Pages de l’histoire récente de l’Homéopathie roumaine

Dr. Ioan Teleianu *

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          Comme tout processus social, le développement de l’homéopathie a connu une évolution plus ou moins uniforme, et les différentes étapes de ce processus représentent plutôt des points de repère qualitatifs, les étapes d’un chemin qui n’a pas cessé de monter. On ne saurait jamais séparer ces étapes les unes des autres.

 

Ainsi croyons-nous qu’en Roumanie l’homéopathie continuera toujours à se développer quels que soient les méandres des temps qu’elle a traversés et traverse encore. A différentes occasions, fournies par les conférences nationales ou d’autres manifestations, nous nous sommes arrêté et avons évoqué quelques moments des étapes de ce développement, car on est fier du passé de l’homéopathie roumaine, d’autant plus que ce passé a jeté les bases de ce que cette méthode thérapeutique est aujourd’hui et de ce qu’elle va devenir.

 

On n’a pas eu le temps de regarder à loisir autour de nous, de parler à l’aise de ce qui s’est passé sous nos regards, de ce dont on peut se vanter aujourd’hui, car on a dû se contenter du rythme rapide d’un travail brut, bien fait, et de la fascination des moments où la nécessité d’agir nous pressait.

Car, chers, collègues, on est parti sur ce chemin dans les années 80, avec quelques médecins, peu nombreux, 10 ou 12 peut-être, qui pratiquaient l’homéopathie et se réjouissaient de ses résultats – confrères dont l’option et la ténacité sont d’autant plus louables qu’ils sont restés imperturbables devant toutes sortes de circonstances hostiles – pour arriver aujourd’hui à avoir des centaines ou des milliers de passionnés et, parmi eux, quelques dizaines de grands médecins homéopathes, pour réussir à créer des centres, des fondations, des cabinets de consultations, des cours d’initiation ou de perfectionnement de plus en plus compétitifs, quelques publications périodiques et des manifestations qui jouissent déjà d’un grand prestige, etc…, tout cela plaide, à notre avis, en faveur d’un travail bien pensé, bien commencé et enfin bien fait.

 

Cet exposé tardif, avec ses quelques détails sur le chemin qu’on s’est frayé ces dernières vingt années, a un goût plutôt amer – j’espère le faire imperceptible parce que aujourd’hui je voudrais attirer l’attention aux jeunes homéopathes qui constitueront l’armée de demain, qu’ils ont des droits mais aussi des obligations envers l’élite des homéopathes de chez nous qui ont contribué à leur rendre plus facile le chemin sur lequel a marché l’homéopathie roumaine avant la Révolution de 1989; ce chemin ils le parcourent aujourd’hui sans obstacles.

 

Dans la Roumanie des années 80-81 c’est cette élite dont on vient de parler et non pas des forces d’ailleurs, qui a structuré officiellement la stratégie du mouvement homéopathique d’aujourd’hui. Une poignée d’hommes se sont sentis obligés de se mettre au travail retroussant leurs manches, paisibles et se fiant au lendemain. Des années durant, d’étudiant en étudiant, ont circulé parmi nous les photocopies d’un livre français d’homéopathie, car il faut savoir qu’on s’est engagé sur ce chemin ayant peu, mais ce peu a eu une importance particulière en ces temps-là.

 

Aujourd’hui beaucoup de gens se posent la question légitime comment il a été possible, comme nulle part ailleurs, qu’on autorise la pratique homéopathique en Roumanie tout de suite après la fin du premier cours organisé en 1980. Ces mêmes gens se demandent aussi comment il fut possible qu’en Roumanie, même l’autorité compétente, c’est-à-dire le ministère de la Santé, s’occupe de la formation des médecins homéopathes ?

 

Dans notre pays, lorsqu’on a commencé à organiser officiellement des actions en faveur de l’homéopathie, une conscience était éveillée. Cette conscience est partie du principe fondamental que l’homéopathie est une médecine et qu’elle ne doit pas se développer ailleurs, mais dans le cadre de la médecine, des projets de la santé publique.

 

Ce fut, chers collègues – et c’est un homme qui a vécu le moment providentiel de la conception de cette stratégie qui vous parle maintenant – ce fut cet argument qui a décidé le sort de l’homéopathie dans notre pays : un argument simple mais profond et dont les conséquences se ressentent encore aujourd’hui. Et, tout en respectant nos acquis, d’autres pourraient tirer profit de notre expérience.

Un de mes collègues, mon compagnon et témoin une bonne partie de cette histoire, me demandait l’autre jour pourquoi nous ne procédons à la manière des autres pays plus avancé, c’est-à-dire pourquoi nous ne divisons l’enseignement homéopathique: il prendrait une branche, un autre collègue ou companie une autre branche, etc., enfin, on est maintenant libre à faire ce qu’on veut, n’est-ce pas ? Je ne crois pas qu’il ait bien compris ma réponse, d’autant plus qu’elle était formulée comme une question : pourquoi les pays en question, où l’homéopathie est officiellement plus ou moins reconnue, ne procéderaient-ils pas comme nous l’avons fait ?

 

Après la Révolution roumaine de 1989, des équipes de médecins de l’étranger, venus « nous aider », ont tenu des cours d’homéopathie pour lesquels nous les remercions, mais, une fois rentrées dans leur pays, certains d’entre eux ont écrit dans les rapports et revues que c’étaient eux-mêmes qui avaient introduit l’Homéopathie en Roumanie. Au fond de mon âme je me suis senti offensé, et ma dignité et celle de mes collègues roumains de chemin ont été blessés. Je me suis posé la question : Auront-ils eu raison ? Quand la Révolution est survenue en Roumanie, l’enseignement homéopathique était deja reconuu depuis dix ans par les autorités concernées, ce qui nous mettait en avant-garde par rapport aux pays voisins. En plus, les aptitudes professionnelles de certains homéopathes roumains tels les docteurs Bungetzianu, Chirila ou Aurian Blajeni surpassaient celles d’autres médecins d’ailleurs. Mais je crois que ce ne fut pas seulement la faute de ces collègues qui nous ont rendu aimablement visite ; ils ont vu dans notre pays ce que les guides improvisés, en ce moment de dispersion sociale, leur ont montré. En tout cas certains d’entre eux nous ont pris pour ce que nous n’étions pas … mais avec le temps ils ont commencé à voir la vérité et aujourd'hui nous avons des vrais amis à l'étranger.

 

J’espère que personne ne sera surpris par ce que je vais dire, mais nous devrions nous enorgueillir un peu de ce que nous avons accompli, parce qu'il s'agit du fait que nous avons bati fermement les fondements de cette science dans notre pays, fondements d'enseignement qui ont été et sont toujours bien solides, fondements que nous pouvons rendre meilleurs de jour en jour et sur lesquels nous avons encore la force de bâtir. Nous pouvons perfectionner ces fondements, réparer ce qui est à réparer, mais, pour le nom de Dieu, essayons de ne pas les détruire imprudemment, comme on a procédé avec d’autres fondements, parce qu’ils étaient autochtones et leur manquaient la dorure et le parfum d’ailleurs.

 

Soyons sages ! Si l’on fait l’effort de bien regarder, la sagesse a été depuis toujours et est encore une très grande qualité des gens de partout. Je n’ai jamais été étonné de voir que les spécialistes roumains qui avaient émigré en Occident ont fait preuve d’une grande valeur professionnelle, et je pourrais en donner beaucoup d’exemples, choisis même parmi les homéopathes. Bien sûr, mon pathétisme peut donner naissance à des soupçons, mais j’écris tout cela parce que je peux me reprocher aujourd’hui de m’être tu trop longtemps.

 

Pour que vous soyez bien informés sur ce qui s’est passé à l’époque, je vais m’efforcer de vous présenter méthodiquement les choses et je tiens à vous demander déjà pardon car je vais parler de moi-même. Je me suis aperçu que j’étais le seul à pouvoir faire cela et j’en parle avec le dépit d’un homme de la campagne. J’ai pris cette position contraint par les nuances d’imposture dont je me suis rendu compte il y a pas longtemps. Et, quoique je parle de moi-même, je commence par vous atirer l’attention – et je soutiens fermement ce qui suit – sur le fait que les grands accomplissements ne sont et ne peuvent être l’œuvre d’une seule personne, mais les idées n’appartiennent qu’à celui qui les a eues.

 

Remémorons-nous les faits ! En 1980 la Roumanie commençait à avoir de graves problèmes économiques et sociaux. Tout cela s’est répercuté sur la qualité de l’assistance médicale dont la responsabilité revenait au Ministère de la Santé, alors comme aujourd’hui. L’Etat n’avait plus de devises pour importer des appareils modernes et des médicaments ou pour acheter les matières premières nécessaires à l’industrie des médicaments. Les mécontentements et les réclamations de la population commençaient à assiéger le Ministère de la Santé. D’autre part, hier comme aujourd’hui, la presse – et ici je dois mentionner que la voix du grand poète Adrian Paunescu se faisait entendre plus que celle des autres journalistes – encourageait les méthodes nouvelles de traitement, les innovations, les idées  qui étaient arrêtées à se développer (comme de juste, d’ailleurs, car certaines d’entre elles semblaient un peu trop « extra-ordinaires », comme il y en a toujours à présent) – mais tout cela ne faisait que se constituer en des accusations toujours à l’adresse du Ministre de la Santé.

 

Dans ces conditions quelque chose d’extraordinaire s’est passé : conseillé par le directeur général de la Direction d’Assistance médicale, département principal du ministère à ce temps-là, le ministre m’a interpellé sur un ton mordant : « Monsieur, vous avez été expert à l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S), quel conseil donneriez-vous à un ministre dans ma situation. Je viens de rentrer du Comité Central du P.C.R. (Parti Communiste Roumain) où l’on m’a rudement critiqué et on m’a fait endosser toutes les fautes, comme si j’étais coupable que l’Etat n’a plus de devises pour importer des médicaments, et tout ça ».

Je suis encore ébloui de ma réponse sûre, prompte et sincère (de toute façon, par son aveu, le ministre avait été lui aussi sincère, ou ce fut peut-être que nous étions de la même region du pays tous les deux). Je lui ai dit (et j’essaie de vous rendre le plus exactement possible notre discussion) qu’on n’avait pas lieu de s’inquiéter que certains médicaments étrangers très actifs et très coûteux manquaient de notre marché; à mon avis, ils ne faisaient que nuire et la population ne perdait pas beaucoup sans ces médicaments. Nous aurions pu faire apprendre à nos médecins qu’ils pouvaient, dans les conditions données, s’approcher davantage des moyens naturels phytothérapeutiques, balnéaires et climatiques qui étaient à notre disposition, y compris de revenir aux formules simples et magistrales qui pouvaient remplacer les médicaments standardisés, etc. La Roumanie avait une flore à envier, non polluée, et nos pharmaciens auraient pu essayer de refaire ou de diversifier certaines médicaments et préparations dans les laboratoires de microproduction. En ce qui concerne les guerrisseurs qui prétendaient avoir découvert des remèdes miraculeux ou certains médecins novateurs qui nous offraient de différentes méthodes originales de traitement – je lui ai donné l’exemple d’un médecin, le dr. Gr. Osipov-Sinesti, que le ministre lui-même m’avait envoyé pour que je l’aide dans le cadre du Centre de Perfectionnement à organiser des cours qui apprennent à nos étudiants sa méthode originale, et je lui ai rappelé que les résultats de cette démarche avaient été assez bonnes. A ce moment, le ministre a légèrement rougi et m’a dit : « Avez-vous vraiment fait cela ? » « Oui », ai-je répondu, « puisque vous l’avez envoyé et que vous vouliez que je lui donne un coup de main, je vous ai obéi. » « Bravo, monsieur ! » s’exclama le ministre. Encouragé, j’ai continué de lui dire qu’on pouvait répéter cette expérience dans d’autres branches de la médecine, en faisant apprendre à nos médecins les principes de l’acupuncture ou ceux de l’homéopathie, d’autant plus que ces médecines douces n’étaient pas coûteuses et elles jouissaient d’un grand prestige dans les pays que j’avais visités, quelques unes de ces disciplines thérapeutiques étant agréées même dans les Etats socialistes. « C’est une très bonne idée », affirma-t-il enthousiaste. « mais nous n’avons pas de professeurs. » Après lui avoir répliqué que j’avais appris pendant mon séjour à l’O.M.S. comment les spécialistes peuvent devenir professeurs, il m’a donné l’ordre : « Alors, c’est établi. Mettez-vous au travail, mais vous êtes responsable de ce que vous faites ; dîtes au Directeur General de l'Assistance Médicale aussi que je veux qu’il vous assiste. »

 

Je me suis mis à faire ce travail sans demander conseil à quelqu’un d’autre. Adopter ce stratagème après que le ministre lui-même m’avait ordonné de commencer ce travail, ç’aura été dans ce cas et dans d’autres circonstances une démarche à grand succès, mais qui m’a causé aussi beaucoup de peine au temps où j’étais directeur au Centre de Perfectionnement Postuniversitaire des Medecins, soubordonné au Ministère de la Santé (j’ai travaillé longtemps dans l’Administration centrale et j’ai constaté que si l’on veut ne rien faire, on doit demander des conseils et suggestions à tous ses chefs, même si le problème qu’on leur présente a ou n’a pas de solution. De cette façon, on n’arrivera jamais à aucun résultat mais personne ne te rendra responsable non plus).

 

J’ai appelé auprès de moi mon meilleur collaborateur de ce temps-là, le dr. Sebastian Nicolau, dont le grand mérite était d’avoir toujours de très bonnes idées et, comme vous le savez déjà peut-être, c’est comme cela qu’on peut accomplir de grandes choses avec les vrais collaborateurs. Sa tâche était de chercher dans les cendres le tison encore brûlant de l’homéopathie, c’est-à-dire les praticiens de cette discipline, responsabilité assez difficile par rapport au domaine de l’acupuncture dont je connaissais moi-même les savants (parmi eux, je me rappelle maintenant le fervent défendeur de l’acupuncture, le professeur dr. N. N. Gheorghiu).

 

Dès le début, notre allié le plus renommé, celui qui a salué le commencement des cours d’homéopathie et d’acupuncture, ce fut le professeur dr. Marin Voiculescu, dont la mort nous a affligés tous, l’ex-président de l’U.S.S.M.( l’Union des Sociétés de Sciences Médicales). Vous pouvez vous apercevoir à quel point nous avions besoin de professeurs universitaires qui nous donnent leur secours, et le professeur Voiculescu avait lui aussi guéri d’une maladie incurable du point de vue de la médecine allopathique grâce à un remède homéopathique, ce qui nous a semblé providentiel pour l’action qui allait commencer. Le professeur m’a recommandé quelques personnes auxquelles je pouvais me fier parmi les médecins – peu nombreux, d’ailleurs – qui participaient à une classe d’homéopathie dans le cadre de l’U.S.S.M.

 

Les autres grands professeurs universitaires, sollicités par le Ministère de dire leur opinion là-dessus (c’était alors une habitude et elle persiste encore aujourd’hui, de demander aux gens leur opinion sur un problème qu’ils ignorent ou savent seulement par ouï-dire) ont été plutôt réservés, la décision appartenait au ministère et je pouvais rassurer moi-même ceux qui étaient surpris par cette décision, j’avais appris quelques arguments pendant mes missions en tant qu’expert de l’O.M.S. et en étudiant des livres d’homéopathie.

 

Parmi tous ces savants, nous devons mentionner avec reconnaissance une exception, l’académicien Stefan Milcu, qui nous a beaucoup soutenus après qu’on avait amorcé le travail, – grâce au plus important membre de notre équipe, le dr. Gh. Bungetzianu – acceptant de présider un des plus directs plaidoyers en faveur de l’homéopathie, au niveau de l’Académie des Sciences médicales, en 1981. Pendant cette conférence, j’ai été surpris de voir que, parmi les invités universitaires, il y avait aussi un pharmacologiste qui rejetait le phénomène des dilutions infinitésimales sans avoir de connaissances sur tout cela. Il aurait mérité une aggravation homéopathique avec le remède Sulphur, comme expérimentation, pour qu’il ressente les effets … « pharmacologiques » dont il s’occupait à la faculté sans savoir que ces effets existent en réalité.

 

Nos premiers ennuis, même s’ils n’ont pas eu la force de nous ébranler, ont été causés par certains des médecins qui pratiquaient déjà l’homéopathie et l’acupuncture. En ce qui concerne l’homéopathie, ça  a été plus difficile et, à cause des conflits survenus à ce temps-là et comme j’étais tout à fait responsable pour la manière dont on organisait cette discipline, je me suis effrayé un peu et cela m’a poussé à devenir moi-même homéopathe, plus vite que je ne l’ait pensé. Le ministre m’avait dit : «… vous êtes responsable de ce que vous faites. » Si je me rappelle bien, les petits conflits n’ont pas disparu sur ce chemin difficile que nous avons parcourus, mais je n’en parlerai point car ils n’ont pas pu affecter irémediablement les relations entre les membres de notre équipe.

 

Je me fais une obligation d’honneur de vous divulguer encore une chose : la première publication qui a salué et qui a soutenu moralement notre initiative a été la réputée revue à l'epoque, d’Adrian Paunescu, Flacara (La Flamme), et alors comme aujourd’hui il y avait quelque chose qui me faisait croire que, quelques réalisations qu’on obtiendrait dans un domaine d’activité, dans ses débuts timides on ne doit pas se hâter à faire intervenir la presse, avant que ses fondements ne soient consolidés, parce qu’un bon travail se fait avec peu d’ennemis, et les journaux excitent, parfois sans le vouloir, les conflits plus ou moins « amicaux ». Pour notre équipe ça s’est très bien passé, bien qu’en quelque sorte je me reproche encore aujourd’hui tout cela.

 

Nous ne nous sommes pas distingués par des vulgarisations ostentatoires et orgueilleuses ; quand je dis « nous » je pense à notre merveilleuse et inestimable équipe de maîtres d’études dont je parlerai à d’autre occasion et pour laquelle les jeunes médecins d’aujourd’hui devraient ériger une statue sacrée dans leurs âmes, bâtie sur le plus grand respect, et je ne trouve pas cette image trop exagérée.

 

A la place des louanges et des  vulgarisations à tout prix nous avons préféré à laisser l’homéopathie à frayer seule son chemin et son destin par ses résultats dans la guerre contre les maladies. C’est pour cela que nous avons pu compter sur des amis sûrs, même parmi les professeurs et les dignitaires qui dans la lutte contre leurs propres souffrances ont fait appel à des traitements homéopathiques.

 

A part cela, nous avons toujours plaidé en faveur d’une médecine complète où l’homéopathie, bon gré mal gré, ait sa place, sans qu’elle soit obligée de la demander à personne. Je rappelle ce stratagème parce qu’il nous a beaucoup aidés – j’en suis persuadé – et en même temps je réponds ainsi à quelqus jeunes gens qui, après avoir connu nos efforts, ont été étonnés que personne ne sût tout cela  et ils ont voulu que je révèle ce que je viens de vous raconter.

 

Il faut l’admettre : ce n’est pas facile de renoncer à la gloire, quelque insignifiante qu’elle fût, mais nous l’avons fait, nous avons abandonné le devant de la scène médicale roumaine ces dernières vingt années. Maintenant nous avons parlé. En effet, par ce que nous avons dit, c’est l’histoire récente de l’homéopathie roumaine que nous avons racontée. Nous, si peu nombreux alors, et vous, si nombreux aujourd’hui avons eu la chance de vivre cette histoire.

 

Je vous remercie pour votre attention. L’attention dans un tel vaste amphithéatre me semble être l’une des plus sublimes et obligeantes qualités humaines que je connais.

 

 

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*         Cette intervention a été presentée librement à la XVI-ème Conférence Nationale d'Homéopathie, de Bucarest, les 6-8 Octobre 2000, par le Dr. Ioan Teleianu, président de la Société Roumaine d'Homéopathie.

 

On  fait référence surtout au mouvement homéopathique roumain, lancé après l’année 1980, par l'organisation de l’enseignement homéopathique officiel en Roumanie, ainsi que l’organisation de la pratique homéopathique, dès le début, dans le cadre des structures d'assistance médicale publique et des sciences médicales. La Roumanie est le pays où la médecine homéopathique a été reconnue officiellement et traitée par le Ministère de la Santé, et l’est encore, comme une discipline thérapeutique complémentaire des autres thérapeutiques de la médecine, se proposant de parfaire et d'augmenter, là où elle le peut, les chances et la valeur de l’acte médical dans la lutte contre les maladies. L’auteur offre aussi des informations authentiques, moins connues par ses confrères, sur les brassages et les étapes parcourues par l’école médicale homéopathique roumaine ces vent dernières années.

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Traduction avec l'aide de Monsieur  Cătălin Simion